dimanche 17 janvier 2010

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DIFFICULTES SCOLAIRES

TRAVAIL PERSONNEL : étude de cas

L'introduction :

L'école est un lieu d'apprentissage.

Apprendre consiste à acquérir des savoirs, des habiletés et des attitudes qu'on ne possède pas au départ.
Apprendre, c'est parcourir un chemin semé d'obstacles plus ou moins faciles à surmonter. En ce sens, on peut dire que la difficulté, inhérente à tout apprentissage scolaire,
est en soi naturelle.



L'école rassemble dans des classes des élèves semblables et différents, souvent semblables au niveau de l'âge et des intérêts liés à l'enfance, mais souvent différents dans leur rapport à l'école et aux apprentissages. Et si certains d'entre eux - en phase avec la culture scolaire, disponibles aux apprentissages, demandeurs de savoirs, soutenus et encouragés - obtiennent de bons résultats tout au long de leur scolarité, d'autres, pour de multiples raisons, ont plus ou moins de mal à remplir le contrat espéré. La difficulté scolaire se traduit la plupart du temps par des notes insuffisantes. Elle s'accompagne souvent de comportements jugés inadaptés : passivité, inactivité ou au contraire agitation, agressivité, voire violence.

Il y a un an et demi, je travaille dans une école primaire à la montagne. Une région qui a été touchée par la guerre. Les gens émigrés de leur terre, ils reviennent dans leur maison, à peine ils ont quoi manger. Certains ont profité de leur présence à Beyrouth pour étudier et se cultiver, d'autres n'ont pas eu la chance ni le pouvoir. D'où leur impuissance à aider leurs enfants dans leur étude quotidienne.


  1. Profil de l'enfant : fournir des données descriptives (âge, classe)

    Une enfant m'a attiré l'attention. Hannéh, une fille de 8ans. Elle est en classe d'EB2. J'ai fait sa connaissance l'an passé dans ma première expérience d'enseignement. Donc en classe d'EB1.


  2. La raison pour laquelle le cas a été choisi

    Etant dans cette région, nombreux sont les élèves à besoin spéciaux. Continuant ma mission cette année, j'ai découvert, que plusieurs ont la possibilité d'être aidés. Or cette fille, elle poursuit son chemin, toute seule. Etant religieuse et avoir telle mission et dans ces circonstances, notre première attitude pratique doit avoir pour premier but de rechercher l'aide ou le changement approprié surtout pour les délaissés et abandonnés. D'où ma choix pour cette fille.


  3. Décrire le cas (caractéristiques, difficultés,…)

    Quand j'entrais en classe, je la voyais presque tout le temps endormie. Je ne pouvais pas déterminer les difficultés puisque je passais deux heures par semaine dans sa classe EB1, l'année passée, pour donner les sciences de la vie et de la terre. En effet, c'est une classe préparatoire, intermédiaire, où la lecture est à apprendre. Donc, je n'avais pas à leur apprendre à lire, ni à leur faire lire les sciences. Notre travail se basait sur l'observation des photos ou d'objets ; sur des expériences réelles. Certains étaient timides, mais à la prise de parole exprimaient bien. Or Hannéh présentait un absentéisme répété. Et quand elle est en classe, elle dormait. Quand je lui donnais la parole, elle ne pouvait pas répondre. Comme si elle n'était pas du tout présente. A la différence de certains élèves qui ne faisaient jamais attention, mais quand je leur posais les questions de récapitulation, ils répondaient avec une grande confiance et une logique remarquable.

    La date d'installation des difficultés :

    Cette année, Hannéh est en EB2. Pour qui j'enseigne le français, les sciences de la vie et de la terre et l'éducation religieuse : la catéchèse ce qui me permet de les connaître profondément. Ces élèves doivent avoir comme pré-requis la base de l'alphabet. Ils doivent pouvoir lire et déchiffrer tous seuls, sans l'intervention de quiconque, un texte de lecture de leur niveau. Or, je découvre, qu'ils n'en sont pas capables.


    Je peux constater que Hannéh présente des difficultés linguistiques suivantes :

  • Une incompréhension du système d'écriture alphabétique à l'origine des plus graves dyslexies confinant à l'alexie l'enfant n'établit pas de lien entre le signe écrit et le son qu'il symbolise : voir dans l'annexe une copie de la première dictée diagnostique.
  • Une difficulté à différencier les sons : l'enfant ne peut analyser correctement les sons du langage oral. Les confusions les plus tenaces et les plus fréquentes sont entre : le "b" et "p", le "t" et "d", le "f" et "v".
  • Une difficulté de différenciation visuelle : c'est-à-dire difficulté à percevoir forme et structure entre : le "b" et "d", le "p" et "q", le "m" et "n".
  • Une difficulté à différencier l'ordre de succession des lettres ou syllabes, relevant peut-être, comme la précédente, d'un trouble d'orientation spatiale.
  • Enfin, une difficulté d'évocation rapide de la réalité symbolisée par les sons lus, ce qui entraîne une lecture ânonnée, hachée, le regard reste fixé sur le mot à lire et le texte devient incompréhensible autant pour le lecteur que pour l'auditeur.

    Le comportement des parents à l'égard de l'enfant :

    Le comportement des frères et sœurs :

Ils appartiennent à un milieu modeste et avaient reporté sur leurs enfants leurs espoirs de réussite. Hannéh est la cadette. Elle a une sœur et un frère. Un grand écart existe entre les deux. La sœur universitaire, se préoccupe seulement de ses affaires. Son frère travaille. Donc tous les deux ont abandonné leur sœur de toute aide. Les parents sont analphabètes. Donc ils sont impuissants de l'aider. En plus, le grand père malade, endormi au lit, prend le temps de la mère pour s'occuper de lui jour et nuit. Ce qui fait que la fille est vraiment abandonnée de la mère, de son affection, de l'attention fraternelle et parentale.

Le comportement de l'enfant à l'égard des professeurs, des camarades, de ses activités scolaires et extrascolaires :

La fille trouve à l'école son lieu préféré parce qu'elle se sent bien entourée. Elle s'exprime bien. Elle partage souvent ses émotions, ses histoires, ses pensées… D'où son besoin de partager avec quelqu'un.


Les causes médicales :

En posant la question à la mère pourquoi votre fille dormait à l'école, pâle ?

Elle a répondu : qu'elle suit un traitement pour une maladie rhumatismale. Le médicament qu'elle prenait à une forte dose lui cause un grand sommeil et une fatigue.

La fatigue :

C'est un facteur souvent évoqué chez un écolier. L'enfant, au retour de l'école, somnole sur ses devoirs et ses leçons qui lui demandent un grand effort malgré une bonne volonté indéniable. Il ne cherche pas à jouer.

Les causes de cette fatigue sont diverses :

  • Le sommeil dont l'hygiène est primordial pour le bon rendement à l'écolier,
  • Les loisirs, surtout les sports, dont la dose doit être à la mesure de chaque enfant,
  • Surmenage au niveau familial et fraternel qui peut amener des perturbations par l'ambiance autour de l'écolier.

Les causes pédagogiques :

  • L'irrégularité : c'est à dire des changements répétés d'écoles, de camarades, de maîtres, de programmes qui peuvent désorienter l'enfant. En fait, Hannéh a été obligée trois fois de changer d'école avant d'arriver chez nous il y a deux ans. Les enseignants la laisser dormir sans intervenir. La mère ne savait rien de ce qui se passait.
  • L'absentéisme : rançon des maladies répétées mais aussi favorisé par des parents négligents ou trop complaisants.


  1. Préciser à quelle catégorie de problèmes appartient ce cas (argumenter ; relier avec le cours/théorie).


    La fille ne présente pas un problème d'intelligence. Puisque dans les interventions orales et dans les participations, elle montre une bonne logique et des bonnes réponses… par exemple, dans les sciences, elle participe toujours et elle donne des réponses pertinentes. Dans la catéchèse, elle présente une culture variée, une certaine profondeur dans ses expressions et ses dessins et elle explique bien ses idées. Or je pense que son trouble est plutôt au niveau du langage.

    Les troubles du langage écrit : la dyslexie-dysorthographie:
    Définition : la dyslexie est une incapacité ou du moins une difficulté anormale dans l'apprentissage de la lecture.
    On ne peut en parler si cet échec est dû à un déficit sensoriel ou intellectuel, à des troubles du comportement, à de mauvaises conditions d'apprentissage.
    La dyslexie s'établit sur un ensemble d'insuffisances fonctionnelles diverses associées ou non :

    En effet,

  2. Suggestion de remédiation

    Le traitement est variable mais il comporte souvent une double prise en charge : l'enfant et les parents.

    Ne pas taxer l'enfant de "paresseux" comme y incite volontiers l'entourage et comme c'était toujours le cas. Ceci est démontré par les réactions des camarades en classe, et ce qui décourageait tout le temps Hannéh.

    Il faut l'orienter vers un enseignement plus adapté : classe de transition, classe de perfectionnement.

    Concernant les causes affectives, il faut alléger d'abord l'inquiétude parentale.

    Une réunion est faite entre la directrice et les parents de Hannéh : où la directrice a sensibilisé la mère, lui a expliqué ses rôles maternels. Elle l'a responsabilisé sur tous les niveaux : surtout ne pas passer la majorité du temps à prendre soin du malade en délaissant la fille.

    Un conseil lui a été donné : dans son cas, étant impuissante dans l'accompagnement quotidien de ses études, de lui emmener une maîtresse qui lui donner les cours particuliers à la maison.

    Maintenant, la fille est bien entourée et suivie de près.